vendredi 31 Décembre 2021
L'industrie des jeux de hasard se retrouve à nouveau dans la tourmente. Les autorités belges viennent en effet d'ordonner la fermeture des casinos, salles de jeux et bureaux de paris pour la troisième fois depuis mars 2020. Au total, les opérateurs cumulent désormais 11 mois d'inactivité à cause de la crise sanitaire. Suite à l'annulation de la fermeture des salles de spectacle prononcée par le Conseil d'État le 28 décembre, le casino de Dinant a décidé d'interpeller la Ministre de l'Intérieur via une lettre. L'établissement demande un ajustement du traitement pour l'ensemble de la scène culturelle afin de permettre la réouverture des lieux de jeux de hasard.
Les autorités belges ont ordonné la fermeture des établissements relevant des secteurs culturels, festifs et récréatifs du 26 décembre au 28 janvier. Après des précisions via un arrêté royal, les opérateurs ont découvert avec effroi que les casinos, les salles de jeux et les bureaux de paris étaient également concernés par la mesure. Depuis mars 2020, il s'agit de la troisième fermeture imposée par le gouvernement
Au casino de Dinant, la nouvelle a fait l'effet d'une bombe. L'établissement avait en effet déployé des moyens colossaux afin de respecter les recommandations sanitaires. L'espace de jeu a notamment été équipé d'un système de ventilation, de détecteurs de CO2 et de plaques de verre hautes de 1m80 pour séparer les machines. 45 appareils ont également été retirés afin de permettre l'installation de couloirs aérés. À l'entrée, la prise de température et le contrôle du CST ont été instaurés pour chaque visiteur. Enfin, le port du masque était obligatoire. À noter que ces mesures sont communes aux 9 casinos de la chaine Infinity, dont la salle de Dinant fait partie.
La fermeture du casino de Dinant risque d'engendrer des pertes par million d'euros. L'établissement a également été obligé de placer 50 de 60 employés au chômage économique. Ce chiffre grimperait à 700 personnes pour le groupe Infinity. Le gouvernement risque également de ressentir les conséquences économiques de cette décision sur son portefeuille. D'après Jurgen De Munck, administrateur délégué de la société Infinity, il pourrait perdre plus d'un million d'euros par semaine à cause de la fermeture des 9 casinos. Cela correspondrait aux taxations faites par les régions et le chômage économique payé par le gouvernement. À noter que la mise en place du CST avait déjà provoqué une baisse du taux de fréquentation de 30 à 40 %.
Le casino de Dinant avait déjà envisagé la possibilité d'entreprendre des actions juridiques suite à l'annonce de la fermeture. Les administrateurs se sont toutefois abstenus, car ce type d'initiatives seraient mal vues lorsqu'elles sont initiées par l'industrie des jeux. Suite à l'annonce du Conseil d'État d'annuler la décision, cependant, l'établissement a sauté sur l'occasion. Une lettre a été envoyée à la Ministre de l'Intérieur afin de demander la réouverture du casino dans le prochain arrêté royal. En attendant une réponse favorable, le casino doit garder son mal à patiente et se concentrer sur sa partie hôtel et restaurant pour limiter la casse. En parallèle de l'initiative du casino de Dinant, d'autres actions coordonnées sont prévues par le secteur des jeux. La salle de Bruxelles prévoit notamment de déposer un recours en urgence ce 31 décembre. Les autres casinos du pays quant à eux opteront pour une mise en demeure au gouvernement fédéral. Leurs arguments porteront sur l'application stricte des règles de contrôle et l'absence d'éléments qui démontreraient la dangerosité des lieux récréatifs.
Les autres secteurs touchés par la fermeture ont également prévu de monter au front. Les bowlings ont déjà introduit un recours avec l'appui de la Fédération Sportive belge de Bowling. Les ligues de basket et de volley misent quant à elle sur le dialogue. Elles rappellent que la mise en place des protocoles sanitaires leur a couté plusieurs dizaines de milliers d'euros. Du côté des fédérations de sports amateurs et professionnels, les directives varient entre le dialogue et le dépôt d'un recours. Enfin, les activités d'extérieur devraient également profiter de l'annulation déclarée par le Conseil d'État. Selon le président de la ligue vélocipédique, les prochaines courses de cyclocross devraient être ouvertes au public. La taille et la nature de chaque parcours permettraient en effet le respect des mesures sanitaires.