Quand les opérateurs de jeux débordent : Logos gonflés et marques dérivées dans le football belge
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Les arrangements des opérateurs de jeux : Quand créativité et légalité s'affrontent

vendredi 17 Janvier 2025

Logos gonflés et marques dérivées dans le football belge

Depuis l'entrée en vigueur des nouvelles restrictions sur le sponsoring sportif par les opérateurs de jeux de hasard, certains rivalisent d'imagination pour contourner la loi. Entre logos agrandis, noms dérivés et zones floues du texte légal, les réactions politiques et les contrôles de la Commission des jeux de hasard (CJH) s'intensifient.

Des logos hors cadre : le calcul astucieux des espaces vides

Depuis le 1er janvier 2025, les opérateurs de jeux de hasard doivent se conformer à des restrictions strictes : les publicités sur les maillots sont limitées à une surface de 75 cm². Pourtant, des marques comme Unibet ou Napoleon Games ont trouvé une faille : elles ne comptabilisent que les zones effectivement occupées par les lettres, excluant les espaces vides entre elles ou à l'intérieur des caractères (comme les "o" ou les "e"). Résultat : certains logos s'étendent sur des surfaces réelles allant jusqu'à 123 cm², bien au-delà de la limite légale. Cette technique d'interprétation littérale de la loi suscite l'indignation. Les députés Stefaan Van Hecke (Groen) et Alain Yzermans (Vooruit) ont interpellé le ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt, en commission parlementaire, dénonçant une stratégie qui "respecte la lettre, mais trahit l'esprit de la loi".

Des marques dérivées pour contourner l'interdiction

En plus des manipulations sur les logos, certains opérateurs se sont tournés vers une autre solution : la création de marques dérivées. Circus Daily, Ladbrokes Live et Golden Palace News en sont des exemples flagrants. Ces plateformes d'informations sportives arborent des noms très proches de leurs entités mères, tout en se déclarant indépendantes des activités de jeux de hasard. Elles permettent ainsi aux opérateurs de continuer à s'afficher dans les stades ou sur les maillots, y compris à l'avant, sous une nouvelle identité. Ces stratégies ne sont pas du goût de la CJH. Pour Magali Clavie, sa présidente, ces démarches détournent les objectifs de la législation : " La loi vise à protéger les joueurs en limitant leur exposition aux publicités pour les jeux de hasard. Même un simple nom ou logo, s'il évoque un opérateur, constitue une forme de publicité. ".

Les réactions politiques et les premiers contrôles

Face à ces contournements, Paul Van Tigchelt a regretté "l'imagination débordante" des opérateurs et souligné que des actions étaient en cours. La CJH, bien que disposant de moyens limités (cinq inspecteurs seulement), a déjà commencé à enquêter et à enjoindre certains opérateurs de mettre un terme à leurs pratiques. Cependant, le ministre a rappelé que le renforcement des moyens de la CJH dépendrait du prochain gouvernement fédéral. Les députés appellent quant à eux à une application plus stricte et rapide de la loi : " Nous devons respecter l'esprit de la loi et empêcher ces détournements, même s'ils exploitent des zones grises. La protection des consommateurs doit primer. ".

Un équilibre fragile entre innovation et régulation

Cette situation illustre la complexité de la régulation dans un secteur où l'innovation marketing est constante. Les opérateurs, confrontés à des pertes financières importantes en raison de la réglementation, rivalisent de créativité pour maintenir leur visibilité tout en restant techniquement dans les clous. Cependant, ces stratégies risquent de provoquer des sanctions plus strictes à l'avenir, voire des révisions de la loi pour combler les failles. Les mois à venir seront déterminants, avec des recours encore pendants devant le Conseil d'État et des débats parlementaires sur les moyens à accorder à la CJH.

Entre logos agrandis, marques dérivées et interprétations audacieuses, les opérateurs de jeux de hasard jouent sur la ligne fine qui sépare innovation et contournement. Si cette créativité témoigne de leur résilience face à une réglementation stricte, elle met aussi en lumière les défis pour le législateur et les régulateurs. Pour les clubs sportifs, pris entre des pertes financières et la nécessité de se conformer à la loi, l'équilibre est tout aussi délicat. Le football belge entre ainsi dans une ère où sponsoring et légalité doivent désormais cohabiter sous une surveillance accrue.

Depuis la publication de notre article, la CJH à clarifier à les règles de calcul de la surface des logos/noms de sponsors.

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