27 % des jeunes ont acheté des tickets à gratter
» Commission des jeux de hasard » Jeux d'argent en ligne en Belgique
lundi 30 Septembre 2024
Une récente enquête de la VAD montre que si la consommation de cannabis diminue parmi les jeunes Flamands, un nouveau problème émerge : la Loterie Nationale. L'achat de tickets à gratter pourrait bien représenter une introduction dangereuse aux jeux de hasard pour cette génération.
La question des jeux de hasard chez les jeunes Belges se pose de manière de plus en plus préoccupante. Selon une enquête récente réalisée par la VAD (Vlaams expertisecentrum Alcohol en andere Drugs), 39 % des élèves flamands déclarent avoir déjà joué pour de l'argent, et pour beaucoup d'entre eux, cela passe par les jeux de grattage de la Loterie Nationale. Ce chiffre fait réagir les spécialistes en prévention des dépendances, soulignant l'importance de revoir les stratégies en place.
En Belgique, la législation interdit la participation des mineurs à toute forme de jeu d'argent. Depuis le 1er septembre, les règles d'accès aux jeux d'argent sont devenues encore plus strictes en passant la limite d'âge à 21 ans, à l'exception des jeux offerts par la Loterie Nationale. Pourtant, la VAD révèle que 27 % des jeunes ont acheté des cartes à gratter, malgré cette interdiction. Ce paradoxe soulève des questions quant à la réelle accessibilité de ces produits, notamment ceux distribués par la Loterie Nationale.
Alors que le cannabis, autre problème de dépendance, voit ses taux de consommation diminuer chez les jeunes (8 % des élèves de l'enseignement secondaire en ont consommé en 2023 contre 22 % en 2000), l'attrait pour les jeux de hasard semble prendre une place de plus en plus significative. Ce phénomène pourrait s'expliquer par la perception anodine des jeux de la Loterie Nationale, qui, avec leurs publicités omniprésentes et leurs promesses de gains rapides, attirent un public de plus en plus jeune.
Les spécialistes mettent en garde contre l'idée fausse selon laquelle ces jeux, en particulier les tickets à gratter, ne seraient qu'un simple amusement. La simplicité du geste – gratter un ticket pour espérer gagner – et le prix relativement accessible de ces produits masquent les risques bien réels de dépendance. En effet, des études montrent que la participation précoce à ce type de jeu augmente les probabilités de développer des comportements problématiques liés au jeu à l'âge adulte.
La Loterie Nationale, souvent perçue comme moins dangereuse que les autres formes de jeux d'argent, pourrait ainsi devenir un tremplin vers des formes de jeu plus problématiques. Pour de nombreux jeunes, cette porte d'entrée vers le monde des jeux de hasard commence par un ticket de loterie acheté au coin de la rue, souvent avec une certaine tolérance des vendeurs.
Face à cette situation, les experts plaident pour un renforcement des contrôles et une meilleure sensibilisation du grand public, notamment en ce qui concerne les jeux dits "inoffensifs". Le rôle des parents et de l'école est crucial pour repérer et prévenir les comportements à risque.
En outre, des campagnes de prévention ciblées pourraient permettre de lutter contre cette banalisation des jeux d'argent chez les jeunes. Le rôle de la Loterie Nationale dans cette dynamique doit aussi être réévalué, au regard de sa responsabilité sociale.
Alors que la consommation de cannabis chez les jeunes est en baisse, un autre problème semble prendre de l'ampleur : les jeux d'argent. La Loterie Nationale, à travers ses cartes à gratter et autres jeux apparemment inoffensifs, pourrait bien jouer un rôle clé dans la normalisation des comportements de jeu chez les jeunes. Une réflexion s'impose sur la régulation et les mesures préventives à adopter pour freiner cette tendance inquiétante.
