mardi 5 Mars 2024
Comme nous l'évoquions dans un précédent article, la saison de Formule 1 promet d'être riche en péripéties juridiques cette année. En parallèle du scandale d'harcèlement sexuel chez Red Bull, la compétition auto reine doit faire face à un épineux problème concernant les sponsors. Une des écuries de cette année a en effet été renommée dans le cadre d'un partenariat. Le sponsor est cependant une société de paris, illégale dans plusieurs pays.
Après avoir fait passer une loi visant à juguler définitivement le secteur des jeux de hasard, le député Stefaan Van Hecke a décidé de s'attaquer à la Formule 1. La semaine dernière, il a en effet interpellé le ministre de la Justice sur le cas de Stake F1. L'écurie, anciennement connue sous le nom de Sauber, a été renommée dans le cadre d'un partenariat avec une société de paris. Celle-ci est cependant interdite en Belgique puisqu'elle apparait sur la liste noire depuis février 2021. Le député a donc questionné la légitimité de Stake à courir au Grand Prix de F1. La problématique relève bien entendu de la promotion du jeu illégal. Dans sa réponse, Paul Van Tigchelt a révélé que le régulateur a entamé une procédure de sanction et a décidé d'imposer une sanction administrative à l'écurie. Celle-ci s'élève à 200;000 euros. Le ministre a également indiqué que la société Stake était déjà visée par une action similaire en Suisse. Le montant de la facture serait d'ailleurs plus salé puisqu'elle s'élèverait à 500 millions de francs.
Dans sa réponse au député Stefaan Van Hecke, le ministre de la Justice a indiqué que Stake pouvait courir à Spa. Il n'existe en effet aucun système juridique ou légal qui permet d'empêcher un partenariat entre une écurie et une société de paris. À noter toutefois qu'en 2028, les choses vont changer avec l'interdiction totale du sponsoring en Belgique. En attendant, Stake peut donc courir et garder son nom à Spa. L'écurie a toutefois choisi d'opter pour une approche plus douce. Elle a en effet décidé de courir sous un autre nom et de masquer toute filiation avec la société de paris. Elle sera donc présente comme Kick Sauber F1. À noter qu'elle avait déjà fait pareil lors de l'ouverture de la saison à Bahreïn. Le retrait de Stake n'est cependant qu'une demi-victoire pour la Belgique. Kick est en effet une filiale de la marque. Il s'agit d'une plateforme de streaming qui redirige d'ailleurs vers d'autres sites illégaux.
Pire, en Belgique, Stake fait partie des sites présents sur la liste noire de la Commission des jeux de hasard.