L'explosion des auto-exclusions des jeux en Belgique : Analyse et témoignages
» Commission des jeux de hasard » Jeux d'argent en ligne en Belgique
jeudi 12 Octobre 2023
La Belgique connaît une hausse significative du nombre de personnes qui choisissent de s'exclure volontairement des casinos, salles de jeux et jeux en ligne. Selon un article récent de la DH, le nombre d'exclus volontaires a presque doublé en 2022, avec une augmentation de 4 500 nouvelles demandes par an, contre 2 000 auparavant.
Frederico (prénom modifié), un Bruxellois de 35 ans, témoigne de son expérience avec le jeu. Depuis son adolescence, il a été attiré par les jeux de hasard, passant des paris sportifs aux casinos. Bien qu'il n'ait jamais emprunté d'argent ou joué avec de l'argent qu'il ne possédait pas, il reconnaît avoir été un "addictif modéré". Cependant, à l'âge de 30 ans, il a décidé de franchir le pas et de s'inscrire sur la liste EPIS, une plateforme qui empêche l'accès aux établissements et sites de jeux de hasard.
La facilitation du processus d'auto-exclusion est l'une des raisons de cette augmentation. Magali Clavie, présidente de la Commission des Jeux de Hasard, explique que depuis fin 2021, les personnes peuvent s'exclure en quelques clics via l'application itsme, alors qu'auparavant, elles devaient envoyer une lettre par la poste.
Cependant, tous les joueurs ne choisissent pas de s'exclure. Des études étrangères suggèrent que seulement 10 % des joueurs en difficulté majeure optent pour l'auto-exclusion. De plus, parmi ceux qui s'auto-excluent, 25 % sont des femmes, bien que 80 % des joueurs soient des hommes. Cette disproportion suggère que les femmes pourraient s'auto-exclure plus rapidement et plus facilement.
Frederico souligne également les lacunes du système EPIS. Bien qu'il ait été exclu en Belgique, il pouvait toujours jouer dans d'autres pays ou en ligne en utilisant les identifiants de proches. Il suggère que les opérateurs de jeux en ligne devraient vérifier la provenance de l'argent.
La Commission des Jeux de Hasard est consciente de ces problèmes et travaille à renforcer les contrôles d'identité et à réduire les délais de vérification.
En conclusion, alors que l'auto-exclusion est un outil utile pour de nombreux joueurs, il reste encore du travail à faire pour s'assurer que ceux qui cherchent à éviter les jeux de hasard peuvent le faire efficacement.
L'étude réalisée en 2022 auprès des inscrits sur la plateforme EPIS offre un éclairage précieux sur les motivations qui poussent les joueurs à opter pour l'auto-exclusion. Selon cette enquête, une grande majorité des répondants (89,9 %) estiment que la procédure EPIS les aide à mieux gérer leurs finances. Cela souligne l'impact financier souvent dévastateur du jeu sur les individus. De plus, 87,1 % des participants ont déclaré se sentir mieux après s'être inscrits, mettant en évidence les bénéfices psychologiques et émotionnels de l'auto-exclusion. L'arrêt du jeu est une motivation directe pour 82,3 % des inscrits, tandis que 80,1 % ont ressenti une réduction de leur désir de jouer. Enfin, l'amélioration des relations avec les proches, citée par 64,5 % des répondants, montre à quel point le jeu peut affecter la dynamique familiale et sociale. Ces résultats démontrent l'importance cruciale de plateformes comme EPIS dans la lutte contre l'addiction au jeu.
