jeudi 24 Octobre 2024
Alors qu'ils sont autorisés depuis 2010 en Belgique, les casinos en ligne restent pour le moment interdits en France. Les choses pourraient cependant évoluer dès 2025. Le gouvernement français souhaite en effet à travers un amendement ouvrir le marché à la concurrence et taxer le produit des jeux afin de réduire la dette publique. Il opterait cependant pour un système différent de celui adopté chez nous en laissant les opérateurs étrangers proposer leur offre. L'initiative a évidemment créé diverses polémiques, surtout auprès des casinos physiques qui y voient le début de leur fin.
Le gouvernement français recherche désespérément de nouvelles sources de revenus afin de réduire au maximum la dette publique et réinjecter des devises dans le budget de la Sécurité Sociale. Sans doute inspirés par leur succès chez nous, nos voisins tricolores se sont tournés vers le secteur controversé des jeux de casino en ligne. Un amendement dans la loi des finances 2025 prévoirait en effet d'ouvrir le marché local à la concurrence. Concrètement, les casinotiers étrangers pourraient donc se voir autoriser à proposer en toute légalité leur offre aux joueurs français.
L'objectif confessé derrière cette décision ambitieuse est de taxer fortement le marché afin de profiter de son succès. D'après les chiffres avancés par le gouvernement, 1 milliard d'euros pourraient ainsi être réinjectés dans le budget de l'État en particulier de la Sécurité Sociale. L'Autorité Nationale des Jeux, leur équivalent de la Commission des jeux de hasard, a quant à elle tablé sur un montant plus réaliste 800 millions d'euros. Dans tous les cas, la décision risque de bouleverser le paysage des jeux d'argent français. À noter que les agences de paris ont longtemps plaidé pour cette ouverture du marché. La Loterie nationale semble également s'y être déjà préparée avec l'acquisition récente du groupe Kindred, déjà présent chez nous sous la marque Unibet.
Comme vu précédemment, la France a opté pour un système différent de celui de la Belgique pour son marché des casinos en ligne. Les plateformes en ligne tricolores ne seront pas directement liées à des établissements physiques déjà présents. À la place, elles pourront opérer depuis l'étranger. Cela pose évidemment un souci d'envergure pour les casinos physiques qui se sentent « trahis » par le gouvernement français. Pour eux, l'ouverture à la concurrence va engendrer une baisse de 20 % du produit des jeux et entrainer la fermeture de 30 % des établissements. Elle générera également la perte de 15 000 emplois ainsi qu'une baisse dans les contributions versées aux communes. Celle-ci serait estimée à 450 millions d'euros d'après le DG du groupe Barrière et président du syndicat Casinos de France Grégory Rabuel. Ce dernier met également en garde sur le risque d'addiction. Dos au mur, les casinotiers français appellent donc le Sénat et l'Assemblée nationale à ne pas voter l'amendement. Ils appellent également le gouvernement à dialoguer avec l'ensemble du secteur afin de trouver une solution optimale pour l'autorisation des casinos en ligne. À noter qu'ils ne sont pas contre l'idée, mais plaident pour un autre système. Ils seraient notamment en faveur d'une régulation inspirée de celle en vigueur chez nous à savoir une transposition de l'offre physique sur le marché en ligne.