lundi 22 Juillet 2013
Le gouvernement chypriote a accepté jeudi dernier un texte qui prévoit l'ouverture d'un casino dans le sud du pays. Cette mesure, fortement contestée par l'Église orthodoxe, vise à relancer l'économie de l'île.
La Chypre a échappé de justesse à la faillite en mars dernier. Bien que le pays bénéficie du soutien des bailleurs de fonds, il dépend surtout de son tourisme et peine à remonter la pente de la récession. Le gouvernement a donc décidé d'adopter de nouvelles mesures permettant de relancer l'économie, et la première qui sera mise en œuvre est la prochaine ouverture d'un casino dans le sud. Cette initiative est d'ailleurs une promesse électorale que l'actuel président Nicos Anastasiades aura tôt fait de concrétiser.
La présence des casinos à Chypre n'est pas une nouveauté. La partie nord du pays en a plusieurs, mais c'est dans le sud que les jeux d'argent sont jusqu'ici considérés comme illégaux. Pour lever totalement cette interdiction, les députés chypriotes devront voter en septembre 2013 (à leur retour de vacances) le projet de loi qui autorise l'ouverture d'un casino dans le sud et valide le texte déjà approuvé le jeudi 18 juillet 2013 par le gouvernement. Les autorités chypriotes espèrent ainsi attirer de nouveaux investisseurs étrangers et diversifier l'économie de services déjà mise en place dans le sud de la Chypre. En outre, la présence de cet unique casino pourrait aussi permettre de pallier le vide laissé par la chute du secteur bancaire à l'origine de la faillite de l'économie chypriote.
Il existe une forte opposition à cette décision menée par l'Église orthodoxe grecque, très influente dans le sud de la Chypre. L'approbation de l'ouverture d'un casino a suscité de nombreux débats, mais les intérêts économiques, comme nous avions déjà l'occasion de le relevé en avril dernier, auront probablement gain de cause et feront taire les protestations. La Chypre est en effet tenue de suivre les restrictions imposées par ses bailleurs en contrepartie des 10 milliards d'euros qui lui ont été accordés. Les propos du porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides, illustrent bien la situation et justifient la présence du casino : « L'économie en a besoin », a-t-il dit.